Parce que mon coeur bats pour lui [PV Rei]

Koichi ne se calmait pas...
Pourquoi ? Ne faisait-il pas les bons gestes ? Ou était-ce son désir de vengeance qui l'empêchait d'être sincère dans ses caresses ?
Il n'en savait trop rien, et cette situation commençait à l'étouffer.
Il avait horreur de ne pas contrôler les choses... Et ne pas contrôler les sanglots de Koichi équivalait à un échec.
Alors qu'il comptait se relever, une main agrippa son poignet, et la voix du garçon résonna dans la chambre.

- ... D'accord. Mais je vais fermer la fenêtre... tu risques d'attraper froid sinon.

Il accorda le geste à la parole, puis se coucha près du jeune homme, se gardant bien de passer en dessous de la couette.

- Dors maintenant. Tu dois être fatigué.

S'il s'était attendu à ça...
Il n'avait pas vraiment eu le temps d'anticiper, que Koichi avait fait passer la couette au dessus de lui.
Il s'était toujours fait un devoir de ne plus être aussi proche des autres. Sans doute par peur d'être déçu, ou blessé.
Quoi qu'il en soit, ce petit Koichi le menait par le bout du nez. Il ne sentait pas la force de lui refuser ce genre de caprice.
C'est donc sans broncher qu'il accueilli la petite tête sur son épaule.

- Ne me remercie pas... C'est normal.

Un chef doit prendre soin des gens qui le suivent, non ?
Il déposa un baiser sur les cheveux du garçon et ferma doucement les yeux.

- Je vous rendrai votre liberté... Souffla t-il en caressant délicatement son dos.

Ah... La fameuse question.
Lui-même n'en n'avait pas encore trouver la réponse.

- Je n'y ai pas vraiment réfléchi...

Quel gros mensonge...
Il y pensait jour et nuit...

- Je suppose que je fonderai une famille... Comme tout le monde.

Il observa un instant le garçon et lui demanda :

- Et toi ?

- C'est une bonne réponse ça ! Lança Rei en lui ébouriffant gentiment les cheveux.

Être heureux... Peut-être devrait-il en faire autant ?
Et puis, la suite des paroles du garçon le laissèrent perplexe.
Oui, pour fonder une famille, il fallait une femme, mais...

- Je vais te dire un secret Koichi... La seule femme que j'ai jamais aimé, ce fut ma mère. Et le seul homme, mon père. D'un amour qu'un fils peut avoir envers ses parents bien sûr...

Des relations ? Il n'en n'avait jamais eu.
Il s'était battu pour survivre et se venger. L'amour n'avait pas sa place là-dedans.

Les gestes de Koichi lui rappelaient étrangement ceux de sa mère, et toute cette tendresse commençait à le mettre sérieusement mal à l'aise.
Et puis, le petit ange posa une nouvelle question.
S'il n'avait pas pris le temps de réfléchir, il aurait dit qu'il valait mieux rester avec quelqu'un de son espèce...
Seulement, il s'adressait à Koichi avant tout, et malgré sa haine envers les vampires, il ne pouvait nier l'existence de certains sentiments chez quelques uns d'entre eux.
Un soupir passa donc ses lèvres, et il répondit :

- La question n'est pas de savoir si on peut aimer un vampire, mais plutôt si un vampire est capable de nous aimer... Tu es certainement plus ouvert d'esprit que moi sur ce sujet. Moi... je les déteste... parce-qu'ils m'ont tout pris. Ma famille, mes rêves, mon avenir...

Il les détestait réellement...

De bonne chose ?
Rei eut un sourire amer, et souffla :

- Certainement... J'espère qu'elles s'offriront à toi dans ce cas.

Et puis, Koichi fit quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas du tout.
Sa question lui fit bloquer sa respiration durant quelques secondes, puis il murmura à son tour :

- Tu es trop gentil pour être un vampire Koichi... Et si tu en étais un, tu regretterais à jamais d'avoir voulu goûter mon sang.

Mon sang est un poison, le pire de tous.

- Je t'aurais tué, oui. Mais tu n'es pas un vampire et c'est bien mieux ainsi. N'oublie pas qu'on a tous son utilité, et tu n'as jamais été un poids pour moi, bien au contraire. Tu sais, ils sont rares les gens qui parviennent à me faire oublier mon désir de vengeance... Tu en fais parti Koichi, et j'en suis heureux. Mon fardeau me semble un peu moins lourd à porter quand tu es près de moi.

Il s'arrêta un instant, observant les gestes du garçon, puis ajouta :

- Koichi... Tu as un cœur. C'est une chose que les vampires n'ont pas. La fragilité d'un humain s'est aussi ce qui fait sa force, alors ne baisse pas les bras. Je serais toujours là pour toi, tu le sais ça, n'est-ce pas ?

Il le serra un peu plus contre lui, et demanda :

- Tu es sûr des sentiments qu'éprouve ce vampire envers toi ? Parce-que... Pour avoir des sentiments, il faut un cœur Koichi. Ton vampire a t-il un cœur ? Es-tu seulement certain qu'il ne se retournera jamais contre toi ?

Rei soupira à la réponse du jeune homme.

- Les vampires sont des maîtres du paraître... Il est tellement aisé de mentir pour eux. Je ne veux pas remettre en doute vos sentiments mais... fais attention. Je ne voudrais pas qu'il te fasse du mal après t'avoir fait miroiter tant de belles choses.

Ses paroles étaient certainement un peu dures, mais qu'importe. C'était comme ça qu'il voyait les choses. Pour lui, un vampire était incapable d'aimer.

Ouais, bon, niveau tact on repassera...
Enfin, Koichi se blottit encore un peu plus contre lui, balbutiant quelques paroles désespérées.
Rei passa une main apaisante dans les cheveux du garçon et murmura :

- Ce n'est pas une faiblesse Koichi... C'est juste... humain.

Oui, humain.
D'ailleurs, lui qui n'avait jamais eu de relation avec un homme ou une femme, qui n'avait jamais ressenti ce besoin charnel, pouvait-il seulement se considérer comme un être humain ?
L'aîné des deux poussa un soupir intérieur, puis souffla :

- Arrête de penser à tout ça. Repose-toi.

Il allait finir par le faire pleurer... <<

La souffrance de Koichi était palpable.
Mais que pouvait-il faire de plus au fond ?
Rei continua donc à caresser le dos du garçon, le berçant tendrement jusqu'à ce qu'il s'endorme.
Lui qui avait pour habitude de dormir seul, on pouvait dire que Koichi bouleversait sacrément ses petites habitudes.
Le chef des Yowameru se recula légèrement, observant silencieusement le visage endormi du petit ange.
C'était vraiment trop bête...
Un vampire profitait de ce pauvre ange... Il jouait avec ses sentiments.
Finalement, peut-être ne devrait-il pas attendre la fin de la semaine pour mener à bien son projet ?
S'il tuait ce fameux Mikaru, alors son petit protéger aurait l'esprit plus tranquille.
Certainement...
Il releva une mèche de cheveux tombée devant le visage du jeune homme, puis déposa doucement ses lèvres sur les siennes.
C'était... doux ?

Rei laissa une de ses mains rejoindre le bas du dos du jeune homme, puis décolla doucement ses lèvres des siennes.
C'était donc ça la sensation d'embrasser quelqu'un...
Doux, plaisant, réconfortant... Pas étonnant qu'on se complaise dans ce genre de chose finalement.
Son regard s'arrêta sur le visage endormi, et il souffla :

- Tout ce que je veux, c'est te protéger de ce mal qui te guette...

De ce vampire dont le cœur n'existe pas.
Il l'embrassa de nouveau, appuyant un peu plus ses lèvres cette fois.

Alors qu'il savourait une nouvelle fois la douceur des lèvres de Koichi, celui-ci se réveilla... et approfondit le baiser.
Un peu pris au dépourvu, Rei ne réagit pas tout de suite, puis remonta ses mains dans le dos du chaton.
Était-ce un bien ou un mal ?
Il ne savait pas bien lui-même... Il se laissait juste guider par son instinct... son envie.
Alors, sans exprimer tout haut ses pensées, Rei laissa sa langue frôler les lèvres du jeune homme, quémandant l'autorisation d'aller encore plus loin.

Koichi se laissait docilement faire...
Alors, tout allait bien n'est-ce pas ?
Le cœur tambourinant contre sa poitrine, Rei passa au dessus du jeune homme, sa langue dansant langoureusement avec la sienne.
C'était terriblement bon...
Ses mains découvraient doucement le corps svelte, appréciant à sa juste valeur le grain de peau si doux de cet ange tombé du ciel.
Relevant le haut de Koichi, il laissa une traînée de baiser sur son torse imberbe, s'arrêtant au niveau de ses tétons.
Là, il mordilla tendrement les deux bouts de chair déjà dressés, ses doigts s'accrochant désormais aux fines hanches.