Comme si le temps c'était arrêter. [Kei]

Comment et pourquoi?
Comment s'était il retrouvait là?
Pourquoi là? Et pourquoi lui?
Pourquoi pas un autre homme que lui?

Peut être était ce le destin, le karma ou l'une de ses croyances de bonne femme tout juste là pour garder une vie pseudo rangée sous des contraintes que l'humain s'imposer lui même.
Mais quoi qu'il en soit...
L'improbable venait de se produire.
Le coeur de Gou battait la chamade, il n'arrivait pas à saisir que c'était vraiment la réalité.

Oui c'était sans doute ça, un rêve entre bon et mauvais, moitié cauchemar et féérie...
Il allait se réveiller et il serait de nouveau dans cette chambre cellule chez Ryo....
Sans le moindre doute...

*Pourquoi, pour qui, comment. La question n’est pas là. C’est l’envie qui triomphe. Après deux ans à trainer dans la morosité, du peu de souvenir qu’il lui reste, Kei veut tester une autre forme de vie. Mais l’envie est présente, mais la mémoire elle, non. Ce qui pose un léger problème suite à l’achat de cet esclave. Kei n’a aucun souvenir de ce qu’il vient de faire. Aucune idée, d’où il vient, d’où il sort, et pourquoi cet homme le suit. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est la mémoire immédiate qui est touchée cette fois ci. Mais en regardant derrière lui, Kei essaye de se remémorer. Avec difficulté, sa tête lui fait mal, mais l’insigne du magasin lui rappelle vaguement quelque chose. C’est donc ça. Il a vraiment acheté « ça »… Kei ne se souvient même plus d’en avoir eu envie. Mais tant pis, maintenant qu’il est là. Ce sera la proie de ce soir. Mais ce visage ne lui ai pas inconnu … Mais aucun nom ne s’affiche sur son visage. Il a beau le regarder … Mais rien. Kei fronce les sourcils. Quelque chose ne vas pas avec ce gars, et déjà il lui déplait. S’avançant un peu plus près de lui, Kei lui fait relever le visage, prenant une voix hautaine.*

- « Ton nom ? »

*Gou ? Avec un petit effort cette sonorité peut lui rappeler quelques souvenirs, mais rien. Rien ne vient. Ce visage lui est familier, mais ce Gou ne lui rappelle rien. Etrange non ? Evidemment Gou lui rappelle quelque chose. Ce n’est qu’avec lui qu’il a passé deux ans de sa vie, sans parler de l’amour qu’il a ressenti pour lui. Ce n’est qu’un barrage idiot de son pauvre cerveau torturé. Kei ne se rappelle pas cette fois ci, parce qu’il le veut. Cet homme est dangereux, il le sait, il l’oubli. Aussi facile que ça. Et finalement ses efforts pour oublier on aboutit à un succès. Kei l’observe encore et se met à sourire d’un air pas très rassurant, comme à son habitude, l’intimidation est toujours la première carte à jouer.*

- « Dis-moi pourquoi je t’ai choisi ? T’as rien. »

*Kei l’observe encore, le pousse un peu et tourne autour de lui, histoire de confirmer ce qu’il vient de dire. Pour lui, Gou n’a rien, parce qu’il a déjà trop eu.*

*Kei observe, et continue d’observer avec attention, chaque détail qui couvre ce corps. Mais arrêté dans sa contemplation - chose qui normalement si on tient un tant soit peu à sa vie, ne devrait pas arriver – Kei apprécie que moyennement cette intervention. Et encore, le moyennement est un bien petit mot par rapport à la colère ressentie. D’où se permettait-il de lui parler sans respect ? Depuis quand Kei se laissait parler aussi facilement, et aussi familièrement ? Pour qui se prend-t-il ? Comme si ce corps, il l’avait déjà épousé plusieurs fois… Comme si, il en était déjà tombé amoureux. Gou ne sait visiblement pas à qui il parle. Et ce genre de réponses peut amener à une violence parfois, pas forcément voulue. Mais la colère commence à monter. Et malgré lui, Kei a du mal à se contrôler. L’insupportable sentiment de passer pour plus faible. S’approchant doucement du visage de Gou, Kei prend un air doux, et Gou peut facilement croire que ses paroles sont entendues, il passe lentement sa main sur son visage, et puis l’air dur revient, un air rempli de colère qui vient couvrir les yeux joueurs de Kei. Tirant d’une manière assez vive les cheveux de Gou, la tête bascule en arrière, et Kei s’approche de plus en plus de ce visage. La crise de nerf repart, et ça ne fera dans la journée qu’un problème de plus ~*

- « Pour qui tu te prends petit merdeux ? Tu ne représentes rien à mes yeux »

*Certaines choses ne sont pas à mentionner… Comme parler de sa mémoire, c’est un sujet si sensible que les choses peuvent très mal tournées en seulement deux petites secondes. De quel droit il parle de sa mémoire ? Comment le sait-il ? Mais à vrai dire, Kei s’en fout de l’origine, rien que le fait que Gou est au courant de ce souci le rend hors de lui… Lui avouer ses défauts est bien le pire ~ … Kei, le fou. Comment Gou a notion de ce Kei là ? Aucune idée pour lui. Mais pour son subconscient, il trouve réponse à cette question. Mais le vrai Kei, celui qui est amoureux, celui qui a, un jour aimé, n’est pas présent pour le moment. Il se maintient dans l’idée que cet homme n’a jamais existé dans sa vie. Une pensée si haineuse dans son cerveau. Kei n’arrive plus réellement à se contrôler, tirant plus fort, la tête de Gou se penche au moment même où les derniers mots fusent. « Tuer » … Kei peut tuer sans problème. Ce n’est qu’une habitude. Tuer pour manger, comme tuer par plaisir. Le sourire sarcastique, le visage de l’enfer, Kei s’exprime. *

- « Ferme-là »

*Les dents serrées, le visage toujours aussi dur, Kei pense la moindre parole qu’il dit malheureusement. Portant à présent un coup à son visage, Kei relache sa prise et garde ce regard avec un petit sourire toujours aussi sarcastique*

- « Te tuer n’est pas un problème ~ »

*Kei réagit comme bien lui semble sans penser bien évidemment aux conséquences, tellement de coups ont été portés au visage, que depuis bien longtemps il ne ressent plus aucune peine à le faire. C’est un quotidien bien trop frappant, qui, est une chose qu’il n’oublie pas. Bien sûr, difficile de se souvenirs de toutes les embrouilles, mais lorsque Kei frappe, c’est toujours de la même manière, et avec une puissance similaire, ce geste, il le connaît que trop bien, et donc, aucun mal de s’en souvenir. L’instinct de défense est toujours là en cas d’attaque. Et actuellement Kei se sent attaqué, et sa meilleure défense reste la frappe. Avec n’importe qui. La personne n’est pas un problème, la crise de folie reste toujours le même. Mais par contre, des personnes qui insistent autant, Kei ne s’en rappelle pas. Généralement, c’est toujours lui qui gagne par-dessus la violence. Et ce petit idiot ne peut pas gagner aussi facilement. Kei ne prend toujours pas conscience qu’il s’agit ici d’une personne spéciale. Non. Pour lui, il ne voit que son danger, il ne voit que la folie à travers ses yeux.
Le coup porté au visage de Gou le fit bien évidemment tomber, avec la force, c’est tout à fait logique. Mais ce coup ne suffit pas, il se relève. Et parle. Un acte de trop. Un petit trop qui risque de lui coûter très cher. Avant que Gou ne se relève totalement, Kei le pousse de son pied, portant son pied à sa gorge. Hurlant aussitôt.*

- « Qui t’as dis de te relever ? »

*Le regard noir de haine, Kei s’abaisse à son niveau, le pied toujours bloquant cette gorge, c’est à présent sa main qui saisit vivement son menton, et le relève. Serrant de façon à ce que la douleur soit conséquente. Kei est partit dans un autre monde. Quand on parle de sa maladie, il n’a plus rien d’autre à faire que frapper. Gou devait certainement s’y attendre, la sentence est lourde.*

- « T’es pas en mesure de dire quoi que ce soit. Ferme ta gueule, tu le comprends pas ? »

*Kei appuis à l’aide de son pied, et serre fort au niveau de la mâchoire.*

*Kei exerçait une pression importante sur son cou, et sa mâchoire sans prendre conscience de la force utilisée. La haine est tellement grande, que la folie passe par-dessus tout. Gou a beau faire, ou dire, rien ne l’empêche de frapper. Sa respiration est coupée, et Kei en a conscience, mais trop tard pour s’arrêter. Gou a déjà trop parlé ~ Mais Kei ne s’attends pas à une chose. Une riposte. Tellement peu riposte à ses coups, que l’habitude se perd. Pour une fois, sa rapidité ne triomphe pas. Et ce coup à la cheville, Kei le ressent. Mais la douleur n’est pas concentrée à cet endroit. Cette douleur il ne peut pas la ressentir, mais par contre, son cœur le lance. La surprise qui déclenche un battement cardiaque trop élevé. Et donc un pincement au cœur. Une douleur qu’il ne peut effacer à jamais. La douleur est forte, mais Kei n’en fait rien paraître. L’habitude. Dérapant légèrement son pied tombe, mais se rattrape. L’étreinte au niveau du cou est relâchée, Gou peut de nouveau parler au grand malheur de Kei. Il ne la fermera jamais … Mais pourquoi ? Pourquoi il ne veut pas l’écouter et fermer sa gueule comme les autres ? Qu’a-t-il de si précis, et pourquoi l’appel-t-il à tout bout de chant par son prénom. De quel droit ? Kei saisit la tête de Gou, et la bouge un peu vivement, la tapant légèrement contre le sol, sans que cela puisse le faire tomber dans les pommes.*

- « Arrête de m’appeler par mon nom. Arrête ça »

*Kei ne note pas tout de suite les larmes aux abords de ses yeux. La colère est si forte, qu’il lui faut un moment avant de réellement regarder son visage et de voir finalement des larmes coulées. Il déteste les larmes. Les larmes sont un ennemi de taille et le voir sur le visage de n’importe quel homme le rend fou. Mais surtout sur un. Flash back. Kei revoit le temps de 30 secondes la tête de celui qu’il a aimé deux ans auparavant. Celui qui a pleuré après une dispute. Kei revoit son visage comme s’il était en face de lui. Kei regarde avec insistance ce regard qui pleure. Est-ce réellement le même ? Ce regard est exactement le même regard qui pleure dans ses souvenirs les plus profonds. Kei a oublié. Mais Kei est aussi troublé. Il ne comprend plus rien. Pourquoi sa mémoire lui fait encore défaut ? C’est une torture de s’avouer que ce visage, il l’avait oublié. C’est une torture de savoir, que finalement, une fois de plus, il a oublié. Kei prend sa tête dans ses mains, sans prêter attention aux paroles de Gou. Sa tête lui fait mal de nouveau. Il déteste avoir mal. Il déteste prendre conscience. Ca le met hors de lui. Sa faiblesse est de nouveau découverte devant le même homme. Kei sous un coup de nerf attrape une fois de plus sa mâchoire entre ses mains, le regarde au plus profond de son regard.*

- « Arrête de pleurer idiot. Arrête toi ou je te tue. »

*C’est tout ce dont est capable Kei. Son regard a changé, il prend conscience de sa faute mais il veut jouer le jeu. Poussant de nouveau Gou, par énervement, il le regarde de nouveau un instant et commence à serrer les dents.*

- « J’ai pas de compte à te rendre Gou. »

*Son regard à changé, sa voix à changé. Maintenant, Kei sait de qui il parle et de quoi. Gou est évidemment cet homme qu’il a toujours voulu détester.*

*Kei fuit ce sentiment, déteste ce sentiment au plus profond lui-même, il déteste ce mal de tête, il déteste ses pensées. Il sait qu’il est découvert, il sait qu’il n’est plus crédible et c’est ce qu’il y a de pire à ses yeux. Il ne sait plus comment interpréter ses pensées. Trop de pensées défilent. Son cœur bat trop vite, et la douleur se relance. Kei en a marre d’être ce qu’il est. Il a conscience du danger qu’il représente, et pourtant, il ne peut rien faire. Sa douleur l’emprisonne dans un monde encore différent de celui de la folie. Kei ne supporte pas son état. Cet état de reprendre conscience. Pourquoi est-il de retour ? Pourquoi ses pensées sont de retour alors que deux ans ont paisiblement passés ? Kei ne veut même pas se poser la question. L’oubli revient, et la réalité le retape de plein fouet par la suite. C’est une crise que Kei ne peut gérer. Gou s’approche et Kei ne le voit même pas. Fermant les yeux sous le choc de la douleur, il ne veut pas montrer sa douleur. Mais pourtant, Gou sait déjà. Il sait tout de lui. Tout de comment il fonctionne. Au contact de la main de Gou, Kei le rejette et hurle.*

- « M’approche pas. »

*Kei ne veut rien à voir avec lui. Rien. Il veut être seul. Seul à se diriger lui-même. Il n’a besoin de personne pour survivre. Sa vie est bien comme elle est. Il ne veut pas souffrir de ce mal de tête plus longtemps. Un seul mot sort de sa bouche encore. M’approche pas. M’approche pas, m’approche pas ~ …. « Calme toi » … Me dis pas ce que j’ai à faire. C’est tout ce que pense Kei. La haine remonte, mais la colère descend*

- « Ne me dis pas ce que j’ai à faire »

*Kei relève la tête, et regarde Gou d’un regard colérique. Il faudra du temps avant que Kei se calme. Prendre conscience de sa « maladie » est toujours un passage difficile. C’est une haine si profonde contre cette faiblesse que Kei ne peut pas cautionner aussi facilement … Il faut du temps comme tout ~*

*Gou a raison. Kei le sait. Il sait parfaitement que Gou est très utile face à ses crises. Ensemble ils ont déjà testés. Kei, se souvient maintenant, petit à petit de leur vie en couple. A l’époque, oui, tout était merveilleusement bien, mais justement trop merveilleux pour l’esprit colérique. La peur du risque l’emporte sur l’amour et c’est la séparation. Kei déteste se remémorer ces passages, tout simplement parce qu’ils sont la cause de mal de tête, de douleurs et de perte de contrôle. Comme toujours. Cette maladie gagnera toujours par-dessus la volonté. Kei veut bien faire mais ne peut pas faire. Sa folie l’empêche de prendre conscience de ses actes. Et il finit toujours par tomber dans ce mélodrame affreux de la colère qui le rend violent. Le problème reste que Kei veut s’en sortir tout seul. Il ne veut pas qu’on connaisse sa maladie, il ne veut pas être compris. Et Kei ne comprend pas pourquoi Gou est toujours là. Kei le regarde. Et comme autrefois, son visage est saturé de blessures. Le sang coule à flot. Et, c’est toujours cette question qui revient. C’est moi, qui ai fait ça ? C’est moi ? Kei ne se rappelle même plus de sa violence et c’est également quelque chose qui l’agace. Etre a côté de Gou lui rappelle trop souvent ce qu’il ne veut pas accepter. Alors, pourquoi tu es encore là …*

- « Regarde toi ! Qui a fait ça ? »

*Kei relève le bras de Gou, le pousse. Il sait très bien qui a fait ça. Mais jamais Kei ne va l’avouer. Jamais. Aujourd’hui, il se rappelle de sa violence. Aujourd’hui, il sait que c’est lui, qui l’a frappé au visage. Kei baisse les yeux sous la colère et les relevent.*

- « Qu’est ce que tu fais encore ici ? »

*Qui est heureux de revoir qui ? Kei, lui, n’est certainement pas heureux de retrouver sa maladie. Il aimerait l’oublier, l’anéantir mais il sait éperduement qu’il n’y a rien à faire. Combien de fois Gou s’est retrouvé le visage défiguré ? Combien de fois a-t-il oublié ses propres gestes ? Un nombre incalculable de fois. Et pourtant, il n’y peut rien, Kei d’ici quelques minutes aura déjà oublié son acte. Et demandera encore une fois qui a fait ses blessures. Et comme d’habitude, Gou répondra la même chose qui ne choquera pas Kei, puisque à chaque fois, tout est oublié. C’est triste à dire, mais Kei tombe dans une mélancolie qui le détruit. Mais d’un autre côté, il a besoin de lui, et malheureusement c’est une vérité qui est rappelé chaque jour. Kei ne mange pas à sa faim. Mais oublie constamment, plus aucun repère n’est construit. Alors qu’à ses côtés, un certain équilibre est maintenu. Kei ne veut pas croire un instant ce que dit Gou, ce n’est pas rien, c’est juste lui. Et ce lui pose un souci mental. Un gros. Et pourquoi dit-il ça ? Comment on peut être heureux de revoir ça ? Gou sait parfaitement ce qui l’attend, mais il se jette dans la gueule du loup sans avoir peur. Faut-il être assez maso pour accepter ça ? Kei ne veut pas comprendre. Kei ne veut pas savoir que ces blessures sont les siennes. Il accepte simplement le fait qu’il n’a pas d’autre choix que de garder Gou sous son aile après l’avoir acheté. Encore une chance qu’il se souvienne de ça. Mais Kei est perdu dans son délire. Il veut savoir comment tout ça a pu arriver.*

- « Pourquoi t’es revenu, comment ? »

*Kei hurle à moitié, mais pour une fois veut réellement chercher à comprendre. Dans une minute tout sera oublié, mais tant pis. Pour une fois, Kei veut comprendre pourquoi il s’entête.*

*Kei essaye de comprendre, mais l’incompréhension totale se retrouve face à lui et les mots de Gou résonnent dans sa tête. Si seulement Kei pouvait savoir ce que veut réellement dire « aimer ». L’amour, il n’en n’as pas connaissance, ni conscience. Qu’est ce qu’aimer en vrai ? Etre assez dingue pour rester auprès d’un fou ? Kei sait parfaitement qu’il a un problème qu’il ne peut contrôler. Il le sait, mais que périodiquement, quand sa mémoire veut bien lui avouer. Et c’est bien là le problème. Perdre la mémoire, et se rendre compte des choses rend tout simplement fou et Kei parfois ne veut pas en savoir plus. Gou va trop loin et se rapproche trop. Kei détourne la tête, et son cœur lui fait encore mal. La tension remonte de nouveau. Il a tout simplement du mal à encaisser tout ce que peut dire Gou. Les informations fusent dans son cerveau et s’entremêlent, pour ne donner rien du tout. Simplement lui rappeler sa folie. Sa folie, qui de nouveau le rend violent. L’incompréhension le rend dingue. Kei attrape la tête de Gou entre ses mains, et commence à la secouer, mais cette fois ci, pas si fort. Kei gère sa violence, pour une fois dans sa vie, les coups sont plus raisonnables. *

- « Arrête. Tais-toi. »

*Kei fronce les sourcils, mais garde les mains sur le visage de Gou, Kei veut bien savoir, mais pas trop savoir. A force, les souvenirs sont trop présents et difficile à encaisser. Le temps de transition est toujours long à accepter.*

*Kei ne comprend plus rien, et ne veut plus comprendre à tout avouer. L’ignorance est parfois la meilleure des choses. Et de toute façon, à quoi lui mène ce savoir pour tout oublier ? Son incompréhension est grande. Vouloir sans vouloir. Kei ferme les yeux un instant. Respire, et écoute la voix de Gou qui lui parle et l’enlace. Kei ne sait pas ce que c’est être bien, être à l’aise, il en a aucune idée, mais Gou lui apprend à aimer. A être ce qu’il est. Mais Kei a toujours le même mal à savourer cette tendresse, parce qu’il ne la comprend pas, et l’oubli quotidiennement. Kei relève les yeux et regarde Gou. Trop tard. Kei a déjà oublié ~ *

- « On s’en va. »

*Kei ne se souvient plus de la discussion, ni pourquoi son cœur lui fait mal, il sait que Gou est avec lui pour une raison précise, mais pourquoi exactement, c’est encore flou dans sa tête. Et cela le restera malheureusement. Kei se porte sa main à sa tête, comme pour calmer la douleur, mais rien ne soigne la perte de mémoire ~. Kei ne peut expliquer pourquoi sa première phrase après son oubli est « on s’en va », mais d’une certaine manière, il sait qu’il n’a rien à faire là. Kei se relève et regarde Gou brièvement et avec une voix dure s’exprime.*

- « Lève-toi. »

*Il n’y aucune logique expliquant ce départ. Comme chaque acte réalisé par Kei, c’est une réalité non négligeable, qui sans nul doute ne changera jamais. Il faut se satisfaire de ce qu’il peut donner. Même si l’éclair de lucidité peut seulement durer quelques secondes, ce n’est que 5 secondes en plus de vie sauve. Il faut savoir accepter le danger, et malheureusement pour lui, Gou l’a accepté. La douleur existera toujours à ses côtés, et l’amour sera présent très rarement. C’est le prix à payer pour aimer ~
Kei ne tarde pas. Se hâte à travers les rues, il atteint son appartement très rapidement suivi par Gou. Jusqu’ici, Kei n’a pas oublié sa présence, ce qui est un bon point en soit. Mais ce qui ne change pas une chose. La dispute est oubliée, et encore, les coups portés à son visage aussi. Mais pour le moment, il ne prend pas le temps de le regarder. Jusqu’à observer une chose en particulier. Le sol et tout particulièrement les chaussures. Etrange, mais Kei haït la saleté, et ça, dans n’importe quelle circonstance, il s’en souvient. Il y a énormément de sujet à dispute comme celui-ci qui peut vite dériver en coups. Kei observe avec un regard noir mais tout est en ordre. Gou anticipe le problème et l’évite. Mais Kei trouve encore le moyen de lui faire un reproche.*

- « Reste pas ici »

*En d’autres termes, Gou n’a pas à rester planté devant l’entrée sans rien faire. Quelque chose qui l’horripile encore plus. Kei ne comprend pas son choix, ni comment Gou est arrivé près de lui aussi facilement. Quelque part, il le craint et sait qu’il a un pouvoir sur lui. Et bien sûr ça l’énerve. L’énerve tellement qu’il se comporte comme un salaud. Comme à son habitude Kei a du mal avec l’attention. Dans une situation non confortable, il n’a pas d’autre choix que de s’énerver bêtement. Kei le prend par le bras et le tire. Peut être un petit peu trop fort. Il ne gère pas sa force. Ce geste est loin d’être interprété comme de l’amour. Kei est limite violent. Mais ce geste aboutit à un léger problème. Il le lâche un petit trop violemment et Gou atterri au sol un petit trop vite et malheureusement un petit trop fort également. Juste un tout petit trop qui lui fait perdre les pédales. Kei regarde Gou et ne peut s’empêcher de s’en vouloir. Encore une fois, il a réussi à lui faire mal sans s’en rendre compte. Son cœur se relance, la tension remonte, et Kei laisse ses mains se porter à son cœur ~*